La chapelle de la Madeleine
Un des rares monuments de Narbonne que je n'avais pas encore visité. C'est chose faite grace aux journées du Patrimoine. De plus il devait y avoir une reconstitution d'une rue médiévale dans la cour du Palais des Archevêques, mais avec la pluie qui tombait sans arrêt, les ateliers ont émigrés dans la chapelle.
Cette chapelle date du XIIIè, de plan rectangulaire est placée à l'entrée du passage de l'ancre et à l'articulation des deux corps de bâtiment qui formaient le premier palais médiéval.
La grande pièce correspondont au 1er étage du donjon primitif de l'ancien palais des archevêques.
Sous l'épiscopat de Pierre de Monbrun (272 - 1284), ce niveau du donjon fut aménagé en une chapelle privée, dédiée à Marie Madeleine.
La pierre de dédicace situe les travaux entre 1273 et 1276. Elle a été placée contre le mur lors des travaux de restauration. on voit des traces d'arrachement signe qu'à l'origine l'inscription était encastrée dans une niche.
Il s'agit d'une dédicace en latin en l'honneur de l'archevêque Pierre de Monbrun, précisant les conditions de la création de la chapelle. A l'origine, les sillons des lettres étaient réhaussés par de la peinture.
La grande salle a gardé de nombreux vestiges de sa fonction religieuse. Elle était divisée en trois travées dont le couvrement en voûtes d'ogives a été supprimé pour faire place à un plafond plat, début du XVIIIè.
De la disposition primitive, il reste les murs périphériques qui montrent encore d'importants décors peints: imitation de pierres de taille, bandes décoratives d'entrelacs et de méandres, niches à personnages...
Sur la droite subsistent des fenêtres gothiques à meneau central
une étroite chapelle d'angle ogivale
et une niche oratoire; étroite et carrée, un arc brisé en tiers-point en marque l'entrée.
les 4 quartiers de la voûte présentent un décor de ciel étoilé. les murs latéraux et celui du fond, ont un décor peint de la fin du XIIIè. Il se répartit en deux registres, séparés par un bandeau.
Dans la partie supérieure sur un fond vert, s'agitent 4 anges porteurs d'encens disposés de manière symétrique.
Elément de peinture murale représentant un personnage debout, représenté grandeur nature sous un arc brisé. il tient une palme dans la main. Il s'agit de Saint Just, un des deux martyrs auquel est dédiée la cathédrale.
Le style raffiné semble indiquer le début ou la première moitié du XIVè.
Elément de pavement en carreaux de terre cuite qui proviendrait du sol de la grande salle.
Il est constitué de carreaux de plusieurs modules et de deux formes: carrée ou triangulaire. Un des côtés est constitué de bandes parallèles, créant une alternance symétrique de petits carreaux droits, de petits carreaux sur la pointe, de grands carreaux droits, de petits carreaux sur la pointe et de petits carreaux droits.
Les deux autres côtés sont composés de bandes parallèles donnant l'illusion d'une suite de petits pavés formés chacun de deux triangles liés par leur hypoténuse.
Mais la pièce maîtresse de cette chapelle reste son plafond . Cette charpente plane entièrement peinte date du XIIIè. Ce plafond reste une énigme. Aucun document écrit ne mentionne son commanditaire, ni l'atelier qui l'a réalisé.
Les analyses physico chimiques nous apprennent que de couleur rouge uniforme, le fond est appliqué sur l'intégralité de la surface à peindre, qu'il lisse, prouvant que l'ensemble du décor a été réalisé à la même période.
L'analyse de l'iconographie fait émerger plusieurs thèmes: des arbres, des entrelacs géométriques, des animaux et des oiseaux dans lequel le Moyen Age voit souvent une représentation du clergé.
Tous manifestent un graphisme très ibérique. Au dessus de la porte, des closoirs plus larges que les autres rassemblent une série d'hybrides, volatiles à pattes de lion ou à tête d'humain qui semblent d'inspiration différente du reste. ( photo du haut, en bas)
Mais c'est surtout la présence de la guerre qui caractérise ce plafond. Pas la guerre des chevaliers, mais celle de fantassins qui s'affrontent en combat singuliers.
La représentation la plus surprenante réside dans deux scènes. On y voit un éléphant avec sa tour de combat alors qu'un défenseur, homme noir en figure du mal, tombe des murs ébranlés.
On ne peut exclure que soit évoqué un souvenir de la croisade des Albigeois, peut être le siège de minerve en 1210, l'un des rares auxquels les troupes narbonnaises ont participé.
L'énigme de ce plafond n'est donc pas totalement levée.
Revenons dans la grande salle et plongeons au Moyen Age. Dommage quand nous sommes arrivés, les diverses démonstrations étaient terminées.
L'apoticaire; saviez vous qu'à l'époque les chirurgiens opéraient déjà de la catarate?
Le chevalier et son équipement
l'atelier d'écriture
celui de peinture
un marchand
un lit
le plus intéressant se déroulait dehors sous une arche: le forgeron avec une démonstration de la fabrication d'une petite pointe de flèche.
Ainsi se termine notre saut au Moyen Age. C'est vraiment une époque qui m'intéresse beaucoup. Il va falloir que je me documente un peu plus sur cette époque.
Notre retour à la réalité se fera sous des trombes d'eau et j'ai laissé le parapluie dans la voiture!! Le temps d'y arriver, nous étions trempés comme des soupes!!
Pour finir, une nouvelle photo de ma chérie: la cathédrale, prise depuis la chapelle de la Madeleine.