Le sanctuaire Notre Dame de la Mer
Aujourd'hui je vous fais visiter l'église des Saintes.
Construite près de l'embouchure du Petit-Rhône, l'Eglise des Saintes Maries de la Mer avait une position stratégique importante. Car au moment de son édification, aux IX° et XII° siècles, les pirates sévissaient sur la côte et il fallait se défendre contre les invasions.
L'église domine le village et est visible à 10 km depuis l'intérieur des terres. Il s'agit d'une véritable forteresse, formée d'une nef unique et droite, sans ornement et haute de 15 mètres. Le toit est entouré d'un chemin de ronde, avec créneaux et mâchicoulis et servit de tour de guet.
Le chœur et l'abside sont surmontés par un donjon en hémicycle qui renferme l'ancienne salle du corps de garde appelée « chapelle haute ». Les murs de l'église sont percés de meurtrières. Elle servait de refuge pour la population
Sur la porte d'entrée on remarque la croix des Saintes qui symbolise les trois vertues théologales, trois fondements sur lesquels bâtir la vie: la croix de la Foi; l'ancre de l'Espérence et le coeur de la Charité
Le sanctuaire, dédié à la Vierge Marie invoquée ici sous le nom de Notre Dame de la Mer, a été construit autour d'une église primitive dont saint Césaire d'Arles, dans son testament de 543, confie la gestion au monastère qu'il a fondé en Arles avec sa sœur Césarie.
Les historiens les plus contemporains situent la construction de l'église fortifiée pendant la deuxième moitié du XII° siècle alors que d'autres datent la nef du XI° et la partie correspondant au chœur du IX°. Du fait des incursions répétées de pillards venus de la mer, il fallait offrir un refuge aux habitants et protéger le lieu où reposaient les Saintes. Au XIV° siècle, les fortifications de la partie haute sont surélevées, dotant l'édifice des moyens de défense d'un château fort : chemin de ronde, mâchicoulis, donjon au cœur duquel est aménagée une salle. Cette salle fut peut-être salle des gardes. Elle devient chapelle haute dédiée à saint Michel. Tout est fait pour résister aux assaillants : le toit est couvert de dalles de pierre, les ouvertures sont rares et petites.
En août 1448, après la découverte des corps des Saintes, le roi René d'Anjou fait bâtir la crypte actuelle, l'église primitive qui avait été conservée est détruite, la châsse contenant les reliques est élevée à la chapelle haute.
C'est dans la crypte que les reliques des Saintes ont été découvertes en 1448. On y vénère Sainte Sara, dont la tradition a retenue qu'elle était la servante chrétienne des Saintes, qu'ele est arrivée avec elles dans la barque et qu'elle les a servies jusqu'au bout. Choisie par les gitans comme sainte patronne, elle est l'image du service comme royauté. Sainte Sara n'est pas une vierge noire comme celle du Puys en Velay, qui représente Marie, la mère du christ.
De nombreuses intentions de prière, des ex votos sont déposés là, des manteaux de prière sur les épaules de sainte Sara, humbles témoignages de confiance et de foi.
Ce qui nous a le plus surpris en arrivant dans la crypte c'est la chaleur étouffante qu'il y régnait, dû à toutes les bougies allumées. Le spectacle est assez surprenant.
Au dessus se trouve le choeur ou sont célébrés l'Eucharistie et autres sacrements. C'est un endroit de silence et de prière qui ne se visite pas.
avec juste à l'entrée le Christ en croix statue du XVIIè.
Au dessus se trouve la chapelle haute, appelée aussi chapelle Saint Michel. Elle ne se visite pas non plus. On y voit une grande fenêtre donnant sur la nef. C'est là que se trouve les châsses renfermant les reliques des Saintes, veillées jour et nuit par la flamme des bougies.
Mais qui sont les Saintes?
Lors de la persécution des années 45, la tradition relate que les Saintes sont chassées de Palestine, jetées à la mer sur une barque, sans rame ni voile, avec leur servante Sara, Marie Madeleine, sa soeur Marthe, son frère Lazare.
La barque dérivant sur un courant marin arrive alors sur la côte de Camargue.
Marie Salomé est la mère de Jacques le Majeur premier évêque de Jérusalem vénéré à Compostelle, et de Jean l'évangéliste.
Marie Jacobé est la mère de Jacques le Mineur, de José, Simon et Jude, apôtres ou disciples.
Deux vases représentent les vases de parfum qu'elles portent en allant au tombeau pour embaumer le corps du Christ. En ce premier dimanche de Pâques, trouvant le tombeau vide, elles sont les premiers témoins de la Résurrection. La barque est entourée d'ex voto et surplombée d'un tableau d'une des Saintes qui porte un vase de parfums.
"Oreiller" des Saintes trouvé à côté des corps des Saintes lors des fouilles de 1448.
Statue en plâtre de Sainte Marthe, vénérée àTarascon où elle est allée évangéliser.
Statue en bois doré de Notre Dame de la Mer, datant du XVIIè.
Vitrines d'ex voto
Les cloches vues depuis le toit
Ainsi se termine notre visite de ce sanctuaire, un des premiers lieux de pélérinage de la Provence, emprunt d'histoire, de recueillement et de grande foi.