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Les petits mondes de Plume
3 janvier 2021

Le moulin de Maisons Laffitte

Un article paru dans le mensuel de la ville que reçoivent mes beaux parents a attiré mon attention. Il relate l'histoire d'un moulin qui existait à Maisons Laffitte, à l'époque de René de Longueil.

Article écrit par Béatrice VIVIEN, adjointe déléguée à la culture et au patrimoine, que je me contente de recopier.

L'existence du moulins de Maison est déjà attestée en 1643 dans un poème décrivant le château et ses jardins. Il fait parti d'un plan proposé par François Mansart à René de Longueil pour la configuration du château, du parc et de ses dépendances.

Le moulin répond à un objectif prioritaire: amener l'eau dans les jardins du château au moyen d'une pompe élévatrice. Il a également une autre fonction: moudre le grain apporté par les paysans.

Mansart va dissimuler ces deux fonctions dans un corps de logis mansardé avec deux pavillons en avant corps. On y accédait par un pont en rampe douce au milieu de laquelle un balcon latéral en bois servait au croisement au croisement des charettes. Cette rampe débouchait sur la chaussée qui conduisait au bac et enjambait un fossé par trois arches de pierre.

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Le pont et l'accès au moulin. Gravure de Peyre. XIXè siècle

L'édifice de 28,25m de long sur 15,90m de large, était bâti sur le petit bras de seine entre la rive de Maisons et l'île de la Corvée.

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Etat des jardins du château jusqu'en 1815. Carte de Ducy. XVIIIè siècle.

Trois piles épaisses de 3,90m en forme d'étrave pour briser le flux et rabattre l'eau vers les roues du moulin, formaient deux arches de 8,25m de large au-dessus desquelles étaient élevées des pièces d'habitation et de machinerie. Au milieu de chaque arche, pendaient les roues en bois à huit pâles actionnées par un tour vertical. La roue la plus proche de la rive de Maisons faisait mouvoir la pompe à eau ou machine hydraulique. La deuxième actionnait la meule à grain. Deux vannes étaient placées au-devant des roues pour freiner le courant quand le moulin était à l'arrêt.

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Le bâtiment du moulin et de la machine hydraulique après couvrement de la passerelle. Gravure de Pingret

A l'intérieur des piles, de petits escaliers descendaient jusqu'à des galeries pratiquées dans la maçonnerie qui permettaient de vérifier le travail des roues. On passait d'une pile à l'autre par des passerelles en charpente, placées de chaque côté des arches, avec des gardes-corps auxquels on pouvait accrocher des filets de pêche.

Au premier niveau, dans la construction originelle, l'arrivée au moulin se faisait par la porte située en haut de la rampe qui donnait sur un petit pavillon, suivi d'une terrasse en bois et d'un autre petit pavillon.

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Elévation et plan du moulin, état originel par C.J. Formige. 1888

Les bêtes, les grains et les gens se retrouvaient sur un terrain glissant. On remédia à cela en couvrant cette passerelle par un toit pentu et la façade ouest perdit sa grandeur voulue par Mansart.

A l'arrière de cette passerelle, sur la première arche, se trouvait la pièce dédiée aux mécanismes des corps de pompe, ainsi que le logement du garde-moulin. C'était la partie réservée à la machine hydraulique. Sur la pile du milieu il y avait une petite écurie pour le cheval qui actionnait la petite pompe de secours du réservoir.

La seconde arche était dédiée au moulin à grains, avec le logement du meunier, composé d'un lavoir, d'une cuisine, d'un cabinet et d'une chambre. Des pièces supplémentaires étaient entresolées au-dessus des deux arches. Une grande porte donnait accès à un balcon qui courait tout le long de la façade sud, tournée vers l'île de la corvée.

Sous les hauts combles se trouvaient, d'une part les perches qui actionnaient la machine hydraulique et de l'autre les greniers à grains.

La machine hydraulique installée sous René de Longueil fonctionnait mal. Son fils Jean IX demanda vers 1680 au grand ingénieur hydraulicien anglais Samuel Morland de la réparer avec le système de son invention.

Devenus inutiles après l'installation d'une machine à vapeur par la Compagnie Générale des Eaux et en mauvais état, les bâtiments du moulin furent démolis en 1887. Les trois piles furent conservées pour poser un pont à l'usage des bestiaux qui pâturaient sur l'île. Le projet n'aboutit pas. Les piles furent inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 30 octobre 1974.

Jean Claude Jeanson a reproduit dans sa maquette la partie du moulin abritant la machine hydraulique avec la rampe d'accès depuis la rive. Il a choisi de la reproduire dans l'état originel avec la passerelle sur la façade ouest.

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Montage de deux images par JC Jeanson. En ocre la partie du moulin machine hydraulique réalisée en maquette.

La maquette est exposé dans le hall de la mairie. J'y suis allée faire un tour.

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Quelques détails

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Ainsi que le souligne Chris Gibbings, le moulin de Maisons, "faisait partie d'un groupe de moulins exceptionnels et méconnus. Il fut aussi unique car c'est le seul, à ma connaissance, qui actionnait une pompe... Le moulin-pendant témoigne de la grande ingéniosité des meuniers et celui de Maisons en était certainement l'exemple le plus raffiné."

Il ne me reste plus qu'à aller sur les traces du moulin. Je pense à peu près savoir où se trouve l'île de la Corvée; peut être trouverais-je les piles du pont?

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Commentaires
C
Belle découverte sur la ville et son passé. J'espère que tu trouveras des vestiges ou plus . <br /> <br /> Bisous et bon retour chez vous.
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E
Bonne recherche !<br /> <br /> Tu as eu quelques soucis d'orthographe je suppose pour ta dernière phrase, car il manque plusieurs lettres...<br /> <br /> Bonne soirée.<br /> <br /> Bises
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