Saint Martin du Canigou
Une sacrée et belle grimpette nous attend pour monter à l'abbaye de Saint Martin du Canigou. Et ce bien qu'on nous ai dit qu'elle était fermée en janvier!
L'abbaye de Saint Martin du Canigou est perchée à 1050 mètres d'altitude, au coeur du massif montagneux du Canigou, montagne sacrée et vénérée des Catalans. Lieu de contemplation et de vénération des reliques de Saint Gaudérique, pieux laboureur de Viéville au IXè. Il est vénéré dans tout le roussillon comme intercesseur auprès de Dieu pour obtenir tantôt la pluie, tantôt le beau temps. En période de sécheresse, de grandes processions descendent ses reliques jusqu'à l'abbaye de Prades et parfois même jusqu'à la mer.
Et c'est parti pour 1,6 km de grimpette avec un dénivelé de 300m. Le chemin est heureusement plat sur une grande partie, mais qu'est-ce çà monte!!
Au passage, vue sur le village de Vernet les Bains
A mi chemin, une première halte à l'église de Saint Martin le Vieux.
Faute d'archives, disparues, on ne connait pas l'origine exacte de cette église. Il est probable qu'elle était destinée aux funérailles des moines. Ce lieu est cité vers l'an mil, avant la fondation de l'abbaye du Canigou. Eglise paroissiale de Casteil jusqu'à la révolution, elle est ensuite abandonnée et tombe en ruines.
L'édifice actuel a été reconstruit sur les ruines du Xè, entre 1975 et 1980.
Nous reprenons l'ascension et après 40 minutes de marche, nous voilà arrivés
L'abbaye bénédictine est fondée en 1005 par le comte Guifred Cabreta qui s'y fit moine, aidé par son frère Oliba, abbé de Saint Michel de Cuxa.
Déserté à la veille de la révolution française, ce premier joyau de l'art roman catalan fut pillé et dévasté avant d'être chanté et révélé par le poète et prêtre Jacint Verdaguer dans son épopée Canigo (1886).
Son ami Monseigneur Carsalade du Pont, prend l'initiative de sa restauration qui sera poursuivie au XXè par le moine bénédictin Bernard de Chabannes.
En 1988, l'évêque de Perpignan confie l'abbaye à la communauté catholique des Béatitudes.
Quelques détails avec son clocher orné d'arcatures
et donnant dans le vide, sa crypte voutée
Un peu plus loin sur le chemin qui mène à l'oratoir Saint Benoit
avec vues sur toute la vallée
et le Mont Canigou enneigé
Et sur le chemin de retour, la nature nous réserve quelques surprises, comme elle seule peut le faire!!
Une femelle pinson des arbres
un écureuil
un rouge gorge
et le top du top: un isard (que nous avions pris pour un chamois, jusqu'à ce que la dame de l'office du tourisme nous renseigne.)
Pesant de 20 à 35 kg pour une hauteur de 70 cm, l'isard se différencie du chamois par sa taille plus petite, ses écharpes noires et blanches en hiver et sa rousseur en été.
Il est le symbol de l'animal montagnanrd, capable de courses et de dénivelés impressionnants.
A votre avis, qui observe qui ???
Et voilà pour cette longue, dure mais belle balade matinale.
Franchement on ne regrette pas la peine qu'on a eu pour grimper, car là haut que de beautés!!