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Les petits mondes de Plume
22 septembre 2016

PAPEETE

Avant de vous montrer quelques incontournables de la ville de Papeete, une page d'histoire.

Le texte et les photos viennent du site officiel de la ville de Papeete

Dès 1790, bien que les navigateurs européens remarquérent l'excellent mouillage de la rade de Papeete, aucun d'eux de Wallis à Bougainville n'avait cru bon de s'y intéresser. Pourtant, Papeete s'accroissait sous l'influence du commerce. En effet, les marchands étaient attirés par cette rade qui offrait, un accès facile grâce à sa grande passe et son entrée profonde, un débarquement assuré, une sécurité et un approvisionnement facilité par les nombreux cours d'eau; à tel point que des Européens s'y fixèrent.

 

historique_pritchard

En 1791 avec l'aide des armes européennes, Tu, chef de Pare établit sa domination sur Tahiti. Il donna à sa famille une puissance statutaire en constituant un pouvoir politique imité de l'Europe. Il se proclama premier roi de Tahiti en prenant le nom de Pomare I. Cette nouvelle dynastie reçut par ailleurs l'appui des missionnaires protestants britanniques après la conversion de Pomare II en 1812.Débarqués en 1796, ces missionnaires avaient négligé Papeete au profit de Mata vai où ils avaient implanté leur temple. Mais dès 1818, le pasteur Crook délaissa Matavai et s'installa avec sa famille au lieu dit Paofai à Papeete en la rebaptisant Wilk's Harbour. Et en 1824, Pritchard, un autre missionnaire britannique s'établit à Papeete où il possédait la plus belle maison européenne près de la plage à l'ouest. En définitive, Papeete ne devint réellement la capitale de la nouvelle dynastie royale que vers 1827 lorsque la Reine Pomare IV fixa sa résidence sur la terre dénommée "Papeete".

 

historique_pomare

La France quant à elle se détourna tout d'abord de Papeete et voulut créer en 1842 un établissement français aux Marquises. Mais, les évènements en décidèrent autrement. Alors qu'elle expédia aux Marquises les deux frégates l'Uranie et le Dana du capitaine de Vaisseau Bruat, le contre amiral Dupetit-Thouars, couvert par le gouvernement du Roi Louis Philippe, imposa le 9 septembre 1842, le protectorat français sur Tahiti. Bruat fut alors nommé gouverneur des Marquises en janvier 1843 puis le 17 avril 1843 des Etablissements français d'Océanie et commissaire du roi auprès de la Reine. Mais celle-ci poussée par Pritchard, consul d'Angleterre rejeta le protectorat. Ce rejet provoqua des agitations à Papeete. L'expédition initiale retourna à Papeete où Dupetit-Thouars envoya à la Reine un ultimatum, la sommant d'arborer à nouveau le drapeau français et lui donnant pour dernier délai le 6 novembre à midi. Pomare IV n'ayant fourni aucune réponse, Dupetit-Thouars proclama l'annexion de Tahiti le 6 novembre 1843 à midi et fit débarquer à Papeete ses troupes et le matériel pour commencer les travaux d'établissement. En fait, si Papeete est devenu la capitale de la Polynésie française, elle le doit d'une part à l'esprit de décision et à l'énergie de Bruat qui conseilla le choix de ce site et le défendit avec vigueur en avril 1844 et d'autre part au capitaine de génie Raimbault installé dès le 6 novembre 1843 comme directeur du génie de Papeete et auteur des plans de la nouvelle ville et des premières constructions européennes.

 

historique_guerre

Après la triste guerre franco tahitienne, le gouverneur décida de fortifier l'agglomération naissante. La paix revenue, les travaux d'urbanisme avaient connu un nouvel essor et le 25 novembre 1843, plusieurs travaux commencèrent. La présence d'une main d'oeuvre qualifiée expliqua la rapidité de l'installation et des constructions de 1843 à 1844. Papeete changea à une allure vertigineuse. En effet, la vaste plage qui constituait la rue principale de Papeete disparaissait pour faire place à des quais. On assista à un éclatement du cadre ancien, le centre ville était totalement transformé par des opérations de rénovation. Et parce que les possibilités naturelles d'expansion étaient limitées et ne pouvaient se faire qu'au prix d'investissements coûteux: remblai du lagon, aménagement du cadre montagneux, l'habitat a conquis les zones marécageuses, les terres peu convoitées des vallées et les premières pentes. En effet, les marécages étaient asséchés pour y installer des constructions en dur (casernes, hôpital de Vaiami...) et le marché. Et, ce n'est qu'en 1852 que le gouverneur Page faisait construire l'arsenal de Fare Ute.

Le 20 mai 1890, Papeete était instituée en commune, la première et le 1er décembre de la même année le docteur François Cardella en devint le premier maire. Depuis cette date, onze mairesse sont succédés.Victime d'un raz de marée en 1906, de plusieurs incendies dont celui provoqué par les bombardements des croiseurs allemands le 22 septembre 1914, et ravagée par la grippe espagnole en 1918, la ville se métamorphose. Le paysage urbain est transformé: la ville moderne a remplacé la vieille ville rurale de type colonial. Elle est plus avenante, mais elle a perdu une grande partie de son pittoresque.Dans les années 1920, le front de mer et la vie portuaire étaient rythmé par le va-et-vient des bicyclettes, des calèches ou tombereaux, des goèlettes, des hydravions et paquebots qui transportaient les premiers touristes accueillis par les rares hôtels de la place. La nonchalance des habitants était néanmoins quelque peu perturbée par les 700 voitures qui arpentaient le timide réseau routier de Tahiti.

L'atmosphère tranquille allait alors brutalement changer dans les années 1960 avec l'installation du CEP (Centre d'Expérimentation du Pacifique) et l'ouverture de l'aéroport international de Faaa. Le front de mer subit à nouveau des aménagements de remblai pour accueillir de nouvelles voies plus larges capables d'accueillir des voitures de plus en plus nombreuses. Le Port devenu trop exigu pour une fréquentation de plus en plus importante devint une priorité dans les différents aménagements des années 1960 et allait modifier de façon radicale le paysage de Papeete. Ainsi, l'îlot de Motu Uta, où étaient installés des élevages d'huîtres, était alors relié à la terre pour y installer des infrastructures du nouveau port de Papeete.

 

Ces opérations d'urbanisme ont notamment permis une spécialisation des quartiers commerciaux, zones portuaires et industrielles. Et, cette restructuration de la ville s'est accompagnée d'un reflux de l'habitat vers les collines, la périphérie et même vers l'extérieur de la ville. Une cité moderne est née et, le 26 août 1968, sous le mandat de monsieur Georges Pambrun, la commune de Papeete adopte la devise du roi Pomare V "E ohipa tia e taraire ai te mana " (l'intégrité est le garant du pouvoir). Elle se dote par ailleurs d'armoiries dessinées par un héraldiste américain où sont représentés: le Diadème, montagne de Papeete; des cocotiers, symbole des pays chauds et des magnifiques plages; un marae (temple polynésien); des uru, fruit de l'arbre à pain tant convoité par l'équipage de la Bounty; des fei sorte de banane; un collier de fleurs de Tiare Tahiti (fleurs de Tahiti) aux senteurs exotiques nécessaires à la préparation du monoi, huile solaire de Tahiti.

En 1990, la commune de Papeete fête le 20 mai son 100ème anniversaire et 
inaugure son nouvel hôtel de ville à l'architecture inspirée du Palais de la Reine Pomare.

 

 

historique_pptnow

Papeete, institution communale

La commune de Papeete a été instituée par un décret en date du 20 mai 1890 présenté par le Ministre du Commerce, de l’Industrie et des Colonies, de l’époque, Jules Roche, au Président de la République, Sadi Carnot. Ce chef-lieu des Etablissements Français de l’Océanie était ainsi créé en considération de : " L’importance de la ville de Papeete, principal centre commercial des archipels environnants, dont la population s'élève à 3 500 habitants jouissant presque tous de la qualité de Français ".

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DESCRIPTION DES ARMOIRIES DE LA VILLE DE PAPEETE. 1968 – 26 aout :

La ville de Papeete se voit dotée d’armoiries par son conseil municipal Les éléments en avaient été dessinés en 67 par M. Log, spécialiste américain de l’héraldique, la science des armoiries et blasons. Sur l’écusson, sept motifs et deux inscriptions.  

Ancien logo

LES MOTIFS :

  • Le diadème, montagne qui domine Papeete de ses 1321m et dont la forme rappelle l’insigne de la royauté et la parure féminine dont elle tire son nom. Analogie sans doute recherchée avec l’origine du nom de Pape’ete, celui d’une terre royale appartenant à la famille Pomare. La ville ne pouvait d’ailleurs qu’être royalement distinguée pour être devenue la communereine de la Polynésie française.

  • Le Marae, lieu autrefois sacré où se déroulaient prières et sacrifices destinés aux dieux païens. Outre ce prestige tiré de sa nature religieuse, le Marae ordonnancement de pierres accolées, superposées ou levées – était aussi la marque d’une propriété foncière, d’une puissante organisation familiale et d’une position élevée dans la société d’alors. La reine Marau le souligne dans ses mémoires : « c’est aussi un témoignage du rang et des titres de propriété de nos îles… Ta généalogie est ton droit à ta place sacrée sur ton marae ».

  • Le Uru. Fruit de l’arbre à pain, représente l’opulence tant cet aliment de base est unanimement reconnu pour ses vertus nutritives. C’est pour collecter des plants de uru destinés à l’alimentation des esclaves des Antilles que la Bounty était venue à Tahiti en 1788 y connaître une mutinerie restée fameuse entre toutes. L’usage majeur du uru fait par les polynésiens dans leur alimentation traditionnelle a d’ailleurs suscité de nombreuses légendes encore transmises de nos jours.

  • Les féi, fruits d’une plante du même nom originaire d’Asie du sud-est introduite à Tahiti par les premiers découvreurs polynésiens. Ces fruits sont de la même famille que les bananes avec cette particularité d’être dressés en régimes dans le prolongement du tronc et non d’en retomber. Aliment apprécié, le féi fournit également une sève épaisse qui servit pour recopier les premières bibles de l’ère chrétienne en polynésie.

  • Les cocotiers, arbres providence des îles polynésiennes dont l’écorce, le tronc et les palmes tout autant que les fruits trouvaient et trouvent encore de multiples usages : vêtements, cordages, bois de maison ou de sculpture, toitures… Ces arbres conservent aujourd’hui une puissance symbolique considérable et illustrent la vie rêvée, soleil et farniente dans le monde entier.

  • Le Tiare, emblème de Tahiti dont cette variété de gardenia dite tahitiensis illustre la singularité. Fleur réputée pour sa beauté et son odeur puissante, le tiare ne sert pas qu’à confectionner des couronnes de tête ou de cou mais entre aussi dans la fabrication de médicaments dont le monoï plus connu aujourd’hui sous la forme d’huile protectrice et adoucissante où les fleurs sont macérées.   

LES INSCRIPTIONS :

  • « Ville de Papeete Tahiti 1890 » : rappelle l’année de la création de la commune, instaurée par un décret du 20 mai cette année là.

  • « Ei ohipa tia e taraire ai te mana » est la devise de la ville de Papeete reprise de celle du roi Pomare : « l’intégrité est le garant du pouvoir ».

 Sources : Papeete to tatou oire n°1 – mai 1995 - Description faite par Vaihere TEHEI – Archiviste Faisait partie de la commission : Marc MAAMAATUAIAHUTAPU

 

Juillet 2003.

 

Le Député-maire Michel BUILLARD souhaite apporter une nouvelle image à la ville de Papeete. Des modifications sont ainsi apportées à l’armoirie de 1967.

  • Au XXI siècle, une page du passé est tournée, l’hôtel de ville, maison du peuple, qui rassemble les populations d’une commune, vers laquelle le citoyen se dirige pour y reconnaître son enfant prend la place du mara’e, du fei et du uru, au premier plan. -

  • En second plan, les trois cocotiers, représentant une forte symbolique (la vie rêvée, soleil et farniente dans le monde entier) -

  • En troisième plan, le diadème… de couleur bleue, représentant à la fois cette parure féminine, symbole de royauté (Papeete, chef-lieu de la Polynésie française) et l’eau par sa couleur bleue. L’eau symbole de la vie, et présent dans le nom de la ville, s’écoulant du diadème. (Description personnelle de la couleur, pour afficher la présence de l’eau) .. -

  • et en arrière-plan, le soleil, représentant la chaleur du pacifique, également présent sur le drapeau polynésien. -

  • Le texte « Ville de Papeete », inscrit de façon à marquer une volonté d’aller de l’avant, en italique, dans une police stylisée calligraphique vient remplacer les anciennes inscriptions, faisant partie du passé.   

 

logo_PPT (1)

 

Voilà pour la page d'histoire.

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Commentaires
T
Un article très documenté!<br /> <br /> Bisous
Répondre
C
C'est particulièrement intéressant . L'esprit d'une ville , sa toponymie , l'héraldique sont des moments d'histoire incontournable . <br /> <br /> Je découvre le diadème . <br /> <br /> Le nouveau logo est superbe . <br /> <br /> Merci beaucoup . <br /> <br /> Bisous
Répondre
K
Très instructif.<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne journée
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