Narbonne: le jardin des Archevêques
Etant arrivée très en avance pour mon rendez-vous médical sur Narbonne (obligé sinon on ne trouve plus de place pour se garer), j'en ai profité pour visiter le jardin des Archevêques avant l'arrivée des touristes. Le jardin pour moi toute seule, cool!!
Cet espace urbain, situé au coeur du Secteur Sauvegardé, rassemble à lui seul ce que le visiteur perçoit de l’empreinte du temps lorsqu’il découvre Narbonne : l’Antiquité a laissé son tracé, le Moyen- Age s’est ancré, l’ère classique s’est adaptée et le monde contemporain y façonne son cadre de vie.
Le vaste remblai qui supporte le jardin de l’Archevêché a été aménagé au tout début du XVIIe siècle.
Il accueillait initialement les fossés qui ceinturaient les remparts médiévaux de Cité, d’origine antique. Lors de leur construction aux XIIIe et XIVe siècles, le choeur de la cathédrale Saint-Just et Saint-Pasteur et le palais des Archevêques y prirent appui.
D’Est en Ouest, le jardin offre aujourd’hui un angle de vue extérieur sur le bâtiment des Synodes surmonté par la courtine du rempart, entre la tour du Grand Escalier (XVIIe siècle) et la tour des Synodes / tour des Archives (XIVe siècle).
Elle se poursuit vers le transept inachevé de la cathédrale
mais s’interrompt, cédant place au mur et aux contreforts du cloître où sont encore visibles quelques mâchicoulis, témoins de l’ancien système défensif.
Le long de la rue Gustave Fabre, un mur de soutènement marque la limite du jardin.
Il a remplacé un aqueduc construit vers 1670 qui conduisait l’eau de la Robine jusqu’à la fontaine de la place du Forum, point le plus élevé de la ville.
Lors des événements viticoles de 1907, jusqu’au 10 juillet de cette année, Narbonne étant restée occupée par 10 000 soldats; une grande partie du 139e régiment de ligne établit son campement dans le «jardin du musée».
Le jardin a longtemps porté ce nom en référence aux vestiges gallo-romains disséminés çà et là en plein air, parmi les parterres à la Française, à proximité du musée d’art et d’histoire.
Aussi, en 1933, la Commission Archéologique et Littéraire de Narbonne choisit ce lieu symbolique pour y implanter la stèle dédiée au fondateur du musée, Paul Tournal (1805-1872).
Parmi les ifs, cèdres centenaires et platanes, figurent une colonne et un olivier offerts en 2001 et 2007 par la Ville de Grosseto ; la colonne porte l’inscription Grosseto Narbonne a.d. MMVII ; elle provient de la «Piazza delle Catene», où les bornes ont été remplacées lors du réaménagement piétonnier de l’enceinte Médicis.
Autour de la fontaine et du cadran solaire, réalisés par des ingénieurs italiens, court la devise latine «tempora labuntur more fluentis aquae», rappelant que «le temps s’écoule comme l’eau qui coule».
La terrasse aménagée au milieu du XIXe siècle recouvrait les commerces situés rue Jean Jaurès.
Les 600 m2 de terrasse sont occupés sur 124 m2 par un plancher auquel on accède en empruntant une rampe adaptée au public à mobilité réduite et bordée de feuilles d’acier.
Ce belvédère offre ainsi un point de vue inédit sur la façade ouest du palais des Archevêques
en regard avec la toiture végétalisée, plantée de sédum et ponctuée de socles conçus pour accueillir des expositions.
Quelques vues du jardin
Et quand la fontaine s'allume, les pigeons arrivent à tire d'ail.
Je suis venue quelquefois dans ce jardin, pour des expositions ou simplement me reposer lorsque j'ai trop déambulé dans les ruelles, mais sans vraiment prêter attention à son histoire. Il faut dire que sur le net on ne trouve pas grand chose.
Aussi je remercie particulièrement Madame Mireille FRANC, Animatrice au bureau de l'architecture et du patrimoine de la ville de Narbonne, qui m'a envoyé toute la documentation nécessaire à la rédaction de mon article (texte et vieilles photos).
J'espère que la visite vous a plu. Il reste encore beaucoup d'endroits à voir et beaucoup d'histoires à vous raconter, mais se sera pour d'autres articles, au fur et à mesure de mes recherches.