En forêt de St Germain
Quand je ne vadrouille pas dans Paris, je vais ballader en forêt de St Germain. L'occasion d'étonnantes trouvailles et histoire
La forêt portait le nom de Lida quand Charlemagne y chassait, qui devint Léa, puis Laya, et enfin Laye, du nom d'une trouée, d'un chemin tracé dans le bois.
Les rois de France ont joué un rôle déterminant dans le destin de cette forêt.
Presque tous étaient chasseurs. Beaucoup furent aussi de grands bâtisseurs.
Avec François 1er s'ouvre une ère de prospérité. Veneur émérite, il souhaite faciliter l'exercice de la chasse à courre: vont être alors percées de nombreuses allées se croisant en étoiles.
Le Roi-Soleil va agrandir le domaine boisé, achetant notamment 391 arpents au Prieuré d'Hennemont et aux Dames de l'Abbaye de Poissy: le canton de la Vente aux Dames rappelle encore cette acquisition.
Afin de protéger du gibier les cultures voisines, on construit autour de la forêt. un mur de 2 mètres de haut qui s'étend jusqu'à la Seine.
Le Pavillon de la Muette est abattu car il menace de tomber en ruine. Il sera reconstruit sous Louis XV.
Cette forêt (forêt de Laye) est une relique de l'antique forêt d'Yvelines. Elle fit très tôt partie du domaine royal et terrain de chasse pour les rois qui résidaient au château de Saint-Germain-en-Laye.
Henri IV, puis Louis XIII y vinrent souvent pratiquer la chasse à courre. Louis XIV également, qui agrandit le domaine et fit aménager, sur une partie de la forêt, par Le Nôtre le parterre devant le château (en 1663), puis la Grande Terrasse qui domine la Seine en 1673. Il fit également clôturer la forêt d'un haut mur (qui sera terminé sous Napoléon) pour éviter les incursions du gibier dans les cultures avoisinantes.
En 1682, le roi soleil abandonna définitivement Saint-Germain pour Versailles.
Cette tradition cynégétique de la forêt reprendra sous l'Empire, puis à la Restauration sous Charles X.
Napoléon III fit acheter des terres au sud, dites « plaine de la jonction » pour réunir la forêt de Saint-Germain avec celle de Marly, pour permettre le passage du grand gibier.
L'arrivée du chemin de fer à Saint-Germain en 1835, puis plus tard le développement de l'automobile, vont augmenter la fréquentation de la forêt qui devient un véritable bois urbain.
Cette plaine était un lieu réservé à la chasse royale, le principe était très simple: des chasseurs rabattaient des deux cotés de la forêt de Laye et de Marly les animaux vers la plaine de la jonction où des chasseurs les attendaient au centre de la plaine pour les chasser plus facilement dans un lieu à ciel ouvert. La forêt a été progressivement close à partir du XVIIIe siècle par un mur continu destiné à limiter le braconnage, interrompu par une dizaine de portes monumentales qui étaient fermées la nuit.
On peut encore voir dans la commune la porte de Chambourcy et celle des Pétrons. Elle n'est pas très éloignée de la forêt de Saint-Germain-en-Laye située au nord et dont elle est séparée par la plaine de la Jonction. Celle-ci fut acquise par l'État sous le second Empire pour réunir les domaines de chasse des deux massifs forestiers.
C'est aujourd'hui un site classé constituant un corridor biologique qui a notamment permis le repeuplement de la forêt de Saint-Germain-en-Laye par des sangliers provenant de la forêt de Marly.
Tôt le matin, le givre recouvre tout
Le coin des boulots
A cette époque de l'année, les arbres mis à nus découvrent leurs troncs et branches tout tordus. Je les appelle les arbres sorcières
Il y a aussi ceux qui ont plusieurs troncs sur une même base
Des langues de boeufs assez grosses colonisent les souches
D'autres plus petites aux belles couleurs
Mosses et lichens sont aussi très présents
Quelques bourgeons pointent leur nez
Et surprise!! Des croix. Il y en a 4 au total, nous en avons trouvé deux. La troisième (la croix de Noailles) est sur un axe routier très fréquenté et la dernière (la croix Pucelle) nous ne l'avons pas trouvé
La croix Saint Simon
Elle fut édifiée le 7 mai 1635 par le Duc de Saint-Simon , gouverneur des parcs et forêt et du Pont de Poissy. Elle fut détruite pendant la révolution mais rétablie en 1836 par Louis Philippe Ier. Aujourd'hui bien visible mais restaurée elle porte fièrement son inscription en dessous, qui était à l'origine sur le pilier de la croix.
La croix Dauphine est édifiée en forêt, en remplacement de celle érigée en 1540 par Henri II.
Elle tient son nom de ce souverain, natif de Saint-Germain, qui la fait mettre en place à l'époque où il est encore dauphin.
Et depuis le balcon de chez mes beaux parents
Mésanges
Pigeons et rouge gorge
Et même une perruche à collier
Et non je ne pratique pas la sylvothérapie
Mais j'aime la nature!!