L'église Saint Eustache
Je suis arrivée bien en avance à mon rendez-vous avec Isabelle, avec l'idée de faire les magasins. Mais une fois sur place, je n'en avais plus envie!! Bon j'en ai quand même fait 3 histoire de, mais contrairement à beaucoup de gens à cette période, je ne suis pas atteinte de folie, ni de frénésie d'achats!
J'ai préféré aller visiter l'église Saint Eustache, tout près
L'église est imposante: 88 mètres de long, 42 de large et 33 de haut. Elle remplace un édifice du XIIIè, démoli au fur et à mesure de l'avancement des travaux. La première pierre est posée en 1532, mais les travaux ne progressent que lentement, du fait des guerres de religion et des difficultées financières, jusqu'à la consécration de l'édifice en 1637.
Le clergé paroissial et ses marguilliers se sont chargés du financement de la construction grâce aux dons et revenus d'une paroisse royale, mais aussi avec le soutien d'importantes contributions, comme au XVIIè celles du chancelier Pierre Seguier, du surintendant des finances Claude de Bullion ou du ministre Jean Baptiste Colbert.
L'architecture de l'église rassemble des influences gothique et renaissances. Les murs de la nef, haute et étroite sont ainsi ornés de mascarons, de pilastres cannelés et de colonnes à bagues d'influence italienne.
Trois types de chapiteaux se superposent dans l'ensemble de l'édifice. Ceux de l'extérieur dérivent du modèle corintien avec un goût prononcé pour l'ornement.
Portail du croisillon sud. On y retrouve des éléments de style renaissance
A l'extrême droite, le chevet de l'église est une juxtaposition de style gothique (arcs boutants) et renaissance.
Quelques détails extérieurs
cadran solaire
Par d'autres aspects, l'édifice hérite de la tradition gothique: le plan à deux bas côtés se prolongeant dans le chevet, les arcs boutants, les voûtes à nervures.
Celles de la croisée du transept et du choeur sont richement composées de liernes, tiercerons et de deux clés de voutes pendantes d'environ 9 mètres de retombée.
La clé pendante de style gothyque flamboyant
Le choeur
le rétable
Les vitraux du choeur sont dus à Antoine Soulignac, de style gothique flamboyant, ils datent de 1631.
En 1754, Jean Hardouin-Mansart de Jouy donne les plans d'une nouvelle façade - malheureusement jamais terminée. A la Révolution, Saint-Eustache est saccagée, transformée en temple de l'Agriculture, puis rendue au culte en 1803. Victime d'un incendie en 1844, l'église est restaurée par Victor Baltar. Son célèbre orgue de tribune, dû à Ducroquet, date de 1854.
Les orgues de Saint-Eustache sont parmi les plus grandes de France. Dues à Ducroquet (1854), elles ont été restaurées par le néerlandais Van Den Heuvel en 1989. La sculpture sur bois du buffet (sur un carton de Victor Baltard) est une pure splendeur. La beauté des personnages et la rose à l'arrière-plan créent une féérie scénique qui rappelle celle offerte par l'orgue de la cathédrale Saint-Gatien à Tours.
Bénitier en plâtre: "le Pape Alexandre II instituant l'usage de l'eau bénite", d'Eugène Bion date de 1834.
La chaire à prêcher a été sculptée par Victor Pyanet au XIXe siècle sur un carton de Victor Baltard.
Le banc d'œuvre de Saint-Eustache date de 1720. En forme de portique grec, il a été exécuté par Pierre Lepautre (1660-1758) d'après les dessins de Jean-Sylvain Cartault (1675-1758).
A son pinacle, la statue en bois sculpté entourée d'anges illustre «Le Triomphe de sainte Agnès».
Les chapelles ont été peintes entre 1848 et 1870 par une trentaine d'artistes: Pils, Vauchelet ....
A sa création, la chapelle de la Vierge resplendissait d'une riche ornementation en marbre, en boiseries, en tableaux. Tout cela a été saccagé ou volé à la Révolution. La chapelle a été restaurée en 1800 et, peu à peu, réembellie. En son centre, on y trouve une magnifique sculpture de la Vierge à l'Enfant due au ciseau de Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785). Le peintre Thomas Couture (1815-1879) l'a enrichie de trois grandes fresques sur le thème de la Vierge : «La Vierge triomphante adorée par les Anges» ; «La Vierge étoile des marins» et «La Vierge consolatrice des affligés».
Le style de Thomas Couture est remarquable. Pas de figuratif ni de symbolisme : le peintre décrit les sentiments (comme l'affliction dans la fresque de gauche) dans leur réalité crue et les anges presque comme des êtres humains bien en chair
La chapelle St Louis et son vitrail XIXè sur l'éducation de Louis IX.
La chapelle St Agnès; sa grille en fer forgé est d'époque Louis XVI.
La chapelle de la crucifiction, vitrail du XIXè.
Chapelle nord
Et la plus "incongrue" dans ce décor: la chapelle de pélerins d'Emmaüs. Oeuvre contemporaine de Raymond Mason, intitulée:
"le départ des fruits et légumes au coeur de Paris"
La légende de Saint Eustache
"Le général romain Placide au cours d'une chasse rencontre une harde de cerfs. Il s'approche pour tuer le plus beau d'entre eux et s'aperçoit qu'il porte un crucifix entre ses bois. La croix lui dit alors qu'elle vient pour le sauver. Ayant reconnu qu'il s'agissait du Dieu des chrétiens, Placide se convertit avec sa femme et ses fils et prend le nom d'Eustache. Condamnés à mort par l'empereur Hadrien vers 130, Eustache et les siens meurent en martyrs."
Saint-Eustache bénéficie d'une très vaste verrière sur trois niveaux d'élévation. L'église est si haute que le premier niveau de l'élévation est lui-même partagé en deux sous-niveaux, matérialisés par une double rangée de vitraux. Peu de vitraux sont historiés ou à motifs floraux. La plupart sont en verre blanc 2794
Vitraux des transepts nord et sud
et leurs rosaces
Ainsi se termine la visite.
Finalement je suis bien contente d'avoir changé d'avis, je serai passée à côté d'une magnifique et étonnante église aux styles si variés qui pourtant se mélangent si bien.