La cathédrale ortodoxe de la Sainte Trinité de Paris

Autre style, autre religion. Profitant d'être allée voir une expo au musée du Quai Branly, je me suis arrêtée devant cette cathédrale tout près et qui était en travaux depuis plusieurs années.

La cathédrale de la Sainte Trinité est le centre administratif du diocèse de Chersonèse, qui regroupe des paroisses orthodoxes de tradition russe en France, en Suisse, en Espagne et au Portugal. Au début du XXIè l'église qui servait auparavant de siège épiscopal à l'évêque du Patriarcat de Moscou en France, est devenue trop petite pour les besoins du culte, à cause de l'influence importante des fidèles orthodoxes venus de Russie et autres pays.

En 2007, l'idée de construire une église plus spacieuse fut évoquée lors d'une rencontre entre Nicolas Sarkosy et Alexis II, premier chef de l'église orthodoxe russe.

Après maintes recherches, l'ancien site de Météo France fut approuvé par l'état français et l'état russe.Le projet pris alors une nouvelle dimension.

L'ensemble architectural se compose désormais de 4 bâtiments: un centre culturel avec 2 salles d'exposition,une cafétéria et le clocher,la cathédrale orthodoxe de la Sainte Trinité et un centre administratif diocésain.

La cathédrale fut consacré par sa Sainteté le Patriarche Cyrille le 4 décembre 2016.

Les facades sont recouvertes d'une pierre noble provenant de Bourgogne, la pierre de Massangis; il en a fallu 4000 tonnes.

Comme le veut la tradition architecturale orthodoxe russe, la cathédrale est couronnée de 5 coupoles; le grand bulbe symbolise le Christ, les 4 autres représentent les 4 évangélistes: Mathieu, Marc, Luc et Jean.

Pour en réduire le poids, elles ont été fabriquées en matériaux composites. C'est une première mondiale.

Elles sont recouvertes de 90 000 feuilles  d'alliage d'or et de palladium, une dorure mate. La dorure a été faite entièrement à la main et à duré 3 mois.

La hauteur de la grande coupole de sa base au sommet de la croix atteint environ 15 mètres.

Pour la viste, nous n'aurons accès qu'à l'intérieur de la cathédrale.

L'iconostase est un terme grec que l'on peut traduire comme "cloison d'icônes", qui dans les églises orthodoxes sépare la nef du sanctuaire où se tient le clergé célébrant la liturgie eucharistique.

Les icônes peuvent être simplement posées côte à côte sur des travées horizontales, ou séparées par des demi-colonnes parfois richement ornées.

L'iconostase que nous voyons est une copie temporaire de ce que sera l'iconostase définitive en cour de préparation. cette dernière sera réalisée en marbre sculpté et ornée d'icône de célèbres saints de Russie et de Gaule.

Les murs sont crépis à la chaux blanche pour donner une impression d'un décor minimaliste.Appliqué à la main, les murs sont revêtus par endroits de 9 à 13 couches de chaux pour permettre une garantie de vie des peintures jusqu'à 500 ans.

Le style des fresques s'inspire de l'âge d'or de l'icônographie orthodoxe russe des XIVè/XVè.

Les portes royales qui se situent au milieu de l'iconostase et par lesquelles les prêtres célébrants entrent dans le sanctuaire à certains moments importants de l'office, présente un ensemble iconographique de la fête de l'Annonciation.

Les rois et prophètes de l'Ancien Testament, David et Salomon, ancêtres de la Mère de Dieu, peints sur le haut des volets sont les témoins du dialogue entre la Vierge Marie et l'Archange Gabriel.

Reproduction de l'icône d'Andreï Roublev: Sainte Trinité.

Les murs de la cathédrale ont ornés d'anciennes icônes d'un style très pur. Petite anecdocte: à l'entré de la cathédrale parmi les diverses consignes concernant la conduite à tenir, il est marqué:

" que les femmes doivent enlever leur rouge à lèvres, avant d'approcher les icônes".

Icône du saint ancêtre Adam (XVIIIè), provenant de la rangée des pères vétérotestamentaires de l'iconostase traditionnel russe, très rarement représenté dans l'iconographie.

Croix sculptée

Ce qui est surprenant, c'est qu'il n'y a ni bancs, ni chaises. En fait durant les offices, les fidèles sont debout en arc de cercle autour de "l'autel", tandis que le diacre célèbre l'office depuis la porte royale grande ouverte.

et pour finir le magnifique lustre

J'ai beaucoup aimé le style de cette cathédrale, à la fois sobre et d'une grande richesse iconographique. De plus elle est très lumineuse, ce qui contraste avec nos églises souvent sombres. Le blanc des murs donne une certaine sobriété à l'ensemble et du coup les fresques ressortent avec une certaine grâce.

Je ne regrette pas du tout cette visite totalement imprévue.

Comments

[Violette]

Merci pour ce beau reportage photo, et les commentaires qui m'ont aidée à compléter les informations recueillies lors d'une visite en début de semaine avec le père Georges. Ce fut une très très belle découverte.

Très sympa de votre part d'avoir partagé votre propre découverte.

[Bigmammy]

Je suis tout à fait d'accord avec cette visite commentée qui m'a appris beaucoup de choses. J'avais eu, moi aussi, le réflexe de pénétrer dans cette cathédrale après une visite d'expo au musée du Quai Branly. Quand je retournerai avec mon mari, je pourrai lui donner vos explications. Merci à vous de ce partage.

[IsabelleZ]

Bonjour Laurence

Est-ce que par hasard tu serais à Paris ? Si oui, tu y es encore vendredi ? Dommage, parce que moi je suis à Rennes et je ne rentre que jeudi soir tard... Et j'ai un petit quelque chose pour toi !

Bises

Isabelle

[Ceriseviolette]

Quelle richesse ! J'ai cru que c'était une rénovation de l'église orthodoxe de Paris et là , c'est une belle découverte . Une splendeur si bien pensée pour la foi .

Bisous

[-Michel]

C'est magnifique, quelle beauté. merci pour la visite, les enfants ayant quitté Paname , je ne pense pas que nous aurions pu la voir: c'est fait ;)

Belle fin de journée, apa !