Notre dame de la Grâce
La chapelle Notre Dame de la Grâce ou chapelle des Pénitents Blancs est un ancien couvent des Augustins.
Au IVè les prières de Ste Monique ont obtenu la conversion de son fils St Augustin. Celui ci retourne alors à Tagarte sa patrie ( la Tunisie de nos jours), pour y fonder l'ordre des St Augustins et donner ainsi à ses disciples, une règle de vie qui fera référence pour la fondation de nombreuses familles monastiques.
Les ermites de St Augustins seront massacrés au VIIIè par les envahisseurs musulmans.
Plus tard c'est dans le sud de l'Italie que renaissent les Augustins et leur première fondation en France s'installe à Narbonne en 1256.
Leurs ermitges précaires dans la plaine de la Livière, seront incendiés par le Prince Noir durant la guerre de 100 ans.
Une seconde installation près de la porte de Perpignan disparaîtra quand François 1er aménagera les fortifications de la ville.
En 1530 une dame pieuse offrira sa maison et son jardin pour y construire l'église.
Dans le style de leur ordre, les Augustins adoptent une large nerf, une toiture soutenue par des arcs diaphragnes, un coeur plus étroit et plus bas , pentagonal, voûté en ogives, éclairés de 5 grandes fenêtres qui seront en parti e murées. Ultérieurement, au XVIIè, une voûte en plâtre va occulter les lambris de la nef et au XVIIIè des gypseries masqueront les bardages des fenêtres du choeur. Des colonnes rondes engagées dans le choeur donne un aspect roman à la construction.
Au XVIIè, 5 chapelles alvéolaires seront ouvertes à l'initiative des corporations ,obstruées depuis.
Les Augustins occupent l'église et le couvent jusqu'à la révolution de 1789. Vendue comme bien national, profanée et pillée, elle sert de séchoir pour les peaux d'un tanneur.
Rachetée en 1817 par les Pénitents Blancs, elle sera restaurée et rendue au culte. Au début du XXè, la confrérie disparaît, l'église est à l'usage de la paroisse St Paul pour les oeuvres de la jeunesse. Avant la guerre de 1939, elle est transformée en salle de théâtre et de cinéma.
Elle sera finalement rachetée pour la deuxième fois par les Pénitents Blancs en 1985, restaurée et rendue au culte.
Le portail sur la rue de style classique; pour des risons d'optique, toute la décoration est faite en fausse équerre à cause de l'étroitesse de la rue à l'époque.
Au centre une statue de la Sainte Vierge d'époque gothique placée au XIXè en remplacement de celle détruite par les révolutionaires.
Le couloir qui mène à l'intérieur.
Dans le choeur, un autel du XVIIIè et des carrelages en marbre polychrome.
Les gypseries sont d'origine incertaine mais d'avant la révolution, représentent la naissance de Marie, sa présentation au temple, l'Annonciation, la naissance de Jésus à la Crèche.
Dans la nef, une statue de la Vierge Marie, en bois doré d'inspiration XVIIè posée sur deux corbeaux romans du Xè, décorés en dents de scie, dents d'engrenage, de damiers provenant de la démolition d'une maison du quartier.
Une statue de St Joseph et l'enfant Jésus du XVIè, en bois de noyer sculpté, originaire de l'est.
Une statue de St Augustin en bois doré du XIXè.
Sur l'arc triomphal, un trophé guerrier en bois de pin fait honneur aux armes de France, aux 3 fleurs de lys et au sacré coeur, timbré de la couronne royale accompagné de la main de la justice et du sceptre de l'Ordre du St Esprit.
Diverses pierres tombales dont l'une en Languedocien.
Un bas relief gothique représentant la nativité
Une statue gothique d'un apôtre imberbe, St Jean ou St Thomas, trouvée dans un mur ou elle avait été cachée par un maçon à l'époque révolutionaire.
Au fond, la tribune, construite par Louis Narbonne le prieur des Pénitents Blancs.
Divers petits détails décoratifs
Et dans une salle attenante
Voilà une jolie église, à la fois sobre et très lumineuse. Nous l'avons découverte complètement par hasard.